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Le Burkina Faso Intensifie la Nationalisation des Mines d’Or : Motivations, Impacts et Durabilité

Le Burkina Faso s’engage dans une démarche significative visant à accroître le contrôle étatique sur ses mines d’or, une décision alimentée par des motivations économiques, politiques et géopolitiques complexes. Cette politique de nationalisation, déjà mise en œuvre avec l’acquisition des mines de Boungou et de Wahgnion, soulève des questions cruciales quant à ses impacts potentiels sur les compagnies minières internationales, l’économie burkinabè, les mineurs artisanaux et la communauté mondiale. Ce rapport analyse les facteurs clés de cette initiative, examine ses conséquences probables et évalue sa durabilité à long terme dans un contexte régional et mondial en évolution.

Le Secteur Aurifère du Burkina Faso et la Montée du Nationalisme des Ressources

Le Burkina Faso s’est affirmé comme un producteur d’or important en Afrique, se classant au 4ème rang du continent et au 15ème rang mondial en 2023. Le secteur aurifère est donc un pilier fondamental de son économie. Le pays possède également 21% de l’exposition totale de la ceinture de roches vertes d’Afrique de l’Ouest , une région reconnue pour ses importants gisements d’or. Cette richesse géologique suggère que l’or continuera de jouer un rôle essentiel dans l’avenir économique du Burkina Faso.  

Les actions du Burkina Faso s’inscrivent dans une tendance régionale croissante en matière de nationalisme des ressources, où des pays du Sahel comme le Mali et le Niger cherchent également à exercer un plus grand contrôle sur leurs richesses naturelles. Ce mouvement régional indique une volonté collective de reprendre une plus grande souveraineté économique sur leurs actifs miniers. Ce rapport a pour but d’analyser en profondeur les efforts de nationalisation du Burkina Faso, en examinant ses motivations profondes, ses impacts potentiels et sa viabilité à long terme.  

Comprendre l’Industrie Minière Aurifère du Burkina Faso

  • Importance Économique de l’Or L’or est le principal produit d’exportation du Burkina Faso, contribuant de manière significative à son produit intérieur brut (PIB) et aux recettes publiques. En 2023, la production aurifère du pays a atteint environ 57,3 tonnes, provenant de 17 mines à l’échelle industrielle. L’or représente près de 80% des recettes d’exportation totales du Burkina Faso et plus de 15% des recettes publiques. Cette forte dépendance souligne la sensibilité du gouvernement à la performance et au contrôle du secteur aurifère. L’industrie aurifère est également une source primordiale de devises étrangères, soutenant la stabilité de la monnaie nationale, et un pôle d’attraction majeur pour les investissements directs étrangers (IDE), représentant plus de 60% des IDE. Le secteur fournit des emplois directs à plus de 30 000 personnes dans les mines formelles et soutient de nombreux emplois indirects à travers les chaînes d’approvisionnement.   Le secteur minier artisanal et à petite échelle (ASM) emploie une main-d’œuvre beaucoup plus importante, estimée entre 1 et 1,3 million de personnes. Ce chiffre met en évidence le potentiel de perturbation sociale et économique si les politiques de nationalisation ont un impact négatif sur les opérations ou l’accès aux ressources de l’ASM.  
  • Acteurs Clés : Compagnies Minières Étrangères et Locales Parmi les principales compagnies étrangères opérant au Burkina Faso figurent la canadienne IAMGOLD (mine d’Essakane) et Orezone Gold (mine de Bomboré), l’australienne West African Resources (mine de Sanbrado), la russe Nordgold (complexe Bissa-Bouly et nouveau projet Kourweogo) et la canadienne Fortuna Silver (complexe minier de Yaramoko). La Société de Participation Minière du Burkina (SOPAMIB), la compagnie minière d’État, joue un rôle de plus en plus central dans le secteur, en particulier dans la gestion des actifs nationalisés. SOPAMIB a été créée en 2024 comme principal instrument permettant au gouvernement d’affirmer son contrôle sur ses richesses minérales. Cela indique un changement stratégique délibéré de la part du gouvernement vers une intervention étatique directe dans l’industrie minière, allant au-delà de la simple réglementation.  
  • Secteur Minier Artisanal L’exploitation minière artisanale et à petite échelle contribue de manière significative à la production totale d’or du pays, estimée à 15-20 tonnes par an, bien qu’une grande partie ne soit pas enregistrée. Ce secteur fournit des revenus à environ 700 000 personnes. Le secteur est confronté à des défis liés à la réglementation, à la sécurité (y compris les risques liés à l’utilisation dangereuse d’explosifs et aux éboulements), et à l’impact environnemental (y compris la pollution des cours d’eau due à l’utilisation de produits chimiques). Un contrôle étatique accru par la nationalisation pourrait affecter l’accès des mineurs artisanaux aux ressources et aux marchés, perturbant potentiellement leurs moyens de subsistance.   La Compagnie Nationale des Substances Précieuses du gouvernement a collecté plus de 8 tonnes d’or en 2024 et plus de 11 tonnes au premier trimestre 2025, principalement auprès de sources artisanales. Cela suggère une stratégie gouvernementale visant à formaliser et à tirer profit du secteur minier artisanal, potentiellement en l’intégrant dans des mécanismes de collecte contrôlés par l’État.  

Les Facteurs Déterminants de la Nationalisation

  • Souveraineté Économique et Génération de Revenus Le principal moteur de la nationalisation est le désir du gouvernement de s’approprier une plus grande part des revenus substantiels générés par le secteur minier aurifère, en particulier avec la hausse des prix de l’or. Les prix de l’or ont augmenté de plus de 25% entre 2023 et 2024. Le gouvernement vise à réorienter ces bénéfices vers le financement des priorités nationales de développement telles que les infrastructures, la santé et l’éducation, en veillant à ce que la richesse de la nation profite à ses citoyens. Il existe une intention claire de réviser les accords miniers existants perçus comme favorisant injustement les compagnies étrangères, le président Traoré ayant déclaré que le gouvernement allait récupérer ses licences minières. Le gouvernement estime que les arrangements historiques ont permis aux compagnies étrangères de réaliser des profits importants tout en contribuant de manière insuffisante au développement local. Cette perception d’exploitation économique, associée à un désir accru d’autonomie, est un facteur clé de la politique de nationalisation.  
  • Révision des Accords et Codes Miniers Le Burkina Faso a révisé son code minier en 2024, établissant la SOPAMIB et créant un nouveau cadre pour le secteur. Le nouveau code augmente la participation gratuite de l’État dans les nouveaux projets miniers, la faisant passer de 10% à 15% , et réduit la durée maximale des permis miniers initiaux. Le nouveau code minier donne la priorité à l’expertise nationale et aux fournisseurs locaux, dans le but de remplacer progressivement les travailleurs étrangers et d’assurer un minimum de 30% d’achats locaux. Cela reflète un objectif stratégique de renforcement des capacités nationales et de garantie que le secteur minier contribue à un développement économique plus large que la simple extraction d’or. Le Premier ministre Ouédraogo a indiqué que le gouvernement prévoyait d’étendre davantage le contrôle sur ses ressources, suggérant que d’autres nationalisations sont à l’horizon. Le président Traoré a également annoncé son intention d’examiner et de potentiellement retirer des permis miniers à des compagnies étrangères.  
  • Contexte Géopolitique : Évolution des Alliances Les relations du Burkina Faso avec ses alliés occidentaux traditionnels se sont détériorées depuis la prise du pouvoir par l’armée lors de deux coups d’État en 2022. Le pays a expulsé le personnel diplomatique et militaire français. Le pays s’est tourné vers la Russie pour la coopération en matière de sécurité et d’économie. Le Burkina Faso a accordé une licence d’exploitation minière industrielle à la compagnie minière russe Nordgold pour un projet aurifère dans la province de Kourweogo en avril 2025. Cela témoigne d’un approfondissement du partenariat économique avec la Russie dans le secteur minier et s’aligne sur la nouvelle orientation géopolitique du pays. Le président Traoré a indiqué que les permis miniers pourraient être retirés aux pays qui refusent de vendre du matériel militaire au Burkina Faso. Cela lie explicitement la politique minière aux alliances géopolitiques et aux besoins de défense, suggérant que les intérêts nationaux sont définis au sens large pour inclure les partenariats stratégiques.  

Efforts Récents de Nationalisation et Cibles Futures

  • Le Cas des Mines de Boungou et de Wahgnion Le gouvernement, par l’intermédiaire de la SOPAMIB, a nationalisé les mines d’or de Boungou et de Wahgnion, précédemment détenues par la société britannique Endeavour Mining, dans le cadre d’un accord finalisé fin 2024. Le coût d’acquisition s’est élevé à environ 80 millions de dollars. Endeavour Mining a reçu 60 millions de dollars en espèces et une redevance de 3% sur un maximum de 400 000 onces d’or produites à la mine de Wahgnion. Cela indique une valorisation nettement inférieure au prix de vente initial de 300 millions de dollars à Lilium Mining, suggérant que le gouvernement a tiré parti d’un différend juridique entre les deux sociétés à son avantage.  
  • Nationalisations Futures Potentielles Le Premier ministre Ouédraogo a déclaré que la reprise des mines de Boungou et de Wahgnion par la SOPAMIB « se poursuivra », signalant d’autres projets de nationalisation. Bien que les mines spécifiques ciblées pour de futures nationalisations restent incertaines, l’annonce du président Traoré suggère une stratégie plus large visant à accroître le contrôle de l’État sur le secteur minier. Il a souligné l’intention du gouvernement de « récupérer nos licences minières » et d’exploiter l’or lui-même. Cela indique un changement potentiel vers un paysage minier plus dominé par l’État au Burkina Faso.  

Impact sur les Compagnies Minières Internationales

  • Confiance des Investisseurs et Réactions du Marché La politique de nationalisation a suscité d’importantes inquiétudes parmi les investisseurs internationaux quant à l’instabilité réglementaire et à la sécurité de leurs investissements dans le secteur minier burkinabè. Cela pourrait entraîner une perception accrue du risque politique et souverain associé aux projets miniers dans le pays. Cette incertitude a le potentiel de diminuer les investissements directs étrangers dans l’industrie minière du pays, ce qui pourrait entraver les futurs projets d’exploration et de développement cruciaux pour maintenir la production à long terme. Les dépenses d’exploration auraient chuté de 22% en 2024. Le marché a réagi négativement à la nationalisation des mines de Boungou et de Wahgnion, le cours de l’action d’Endeavour Mining ayant chuté de 18%. Cela démontre le sentiment négatif immédiat et les conséquences financières potentielles pour les entreprises opérant au Burkina Faso.  
  • Réponses et Stratégies des Entreprises La canadienne Fortuna Mining a annoncé son retrait du Burkina Faso avec la vente de la mine d’or de Yaramoko, invoquant l’instabilité réglementaire et les coûts de sécurité élevés dus aux menaces djihadistes, et envisage désormais une expansion en Guinée. Le PDG a noté que le gouvernement se « tarait hors du marché » en exigeant une forte participation de l’État. Cela suggère que certaines entreprises pourraient choisir de se désinvestir plutôt que d’opérer dans les nouvelles conditions. La canadienne IAMGOLD, exploitante de la mine d’Essakane, a précisé qu’elle n’avait connaissance d’aucun défi potentiel à ses permis et a souligné sa relation de travail constructive avec le gouvernement burkinabè. L’australienne West African Resources, qui exploite la mine de Sanbrado, a déclaré qu’elle surveillait de près le nouveau code minier mais pensait qu’il aurait un impact limité sur ses licences existantes.  

Le Rôle de la SOPAMIB dans le Contrôle Étatique

  • La SOPAMIB, la compagnie minière d’État, a été créée avec le mandat d’accroître le contrôle de l’État sur la richesse minérale du Burkina Faso et de veiller à ce qu’une plus grande partie des bénéfices profite au peuple burkinabè.  
  • Elle a joué un rôle déterminant dans l’acquisition et la gestion des mines nationalisées de Boungou et de Wahgnion, marquant la première étape significative de la stratégie de nationalisation du gouvernement.  
  • La SOPAMIB est confrontée à des défis potentiels pour assurer des opérations efficaces et rentables en raison d’un manque d’expérience par rapport aux compagnies minières internationales établies. Cependant, elle a également la possibilité d’aligner plus étroitement les activités minières sur les objectifs de développement national et de potentiellement réinvestir les bénéfices directement dans le pays. Le Premier ministre Ouédraogo a déclaré que la reprise des deux mines par la SOPAMIB « se poursuivra », indiquant un rôle central et croissant pour la compagnie d’État dans l’avenir du secteur minier burkinabè.  

Implications Économiques et Sociales pour le Burkina Faso

  • Avantages Potentiels : Revenus, Emploi, Valeur Ajoutée Locale Des revenus gouvernementaux accrus sont attendus grâce à la propriété directe des mines et potentiellement à des redevances plus élevées en vertu du nouveau code minier, qui pourraient ensuite être utilisés pour financer les services publics et les infrastructures. La réforme du secteur minier devrait augmenter le PIB de 9 à 20%. La nationalisation pourrait entraîner la création de plus d’emplois pour les citoyens burkinabè, en particulier si le gouvernement donne la priorité à l’emploi local dans les mines d’État et soutient la croissance des services miniers locaux. Le nouveau code minier ordonne aux compagnies minières de réduire progressivement le nombre d’employés étrangers. L’approbation par le gouvernement de la première raffinerie d’or nationale du pays en novembre 2023 vise à ajouter de la valeur localement en transformant l’or au Burkina Faso avant l’exportation. Cela pourrait entraîner une augmentation spectaculaire du PIB du pays et créer des milliers d’emplois.  
  • Risques Potentiels : Climat d’Investissement, Efficacité Opérationnelle La politique de nationalisation comporte le risque de dissuader les investissements étrangers dans le secteur minier burkinabè en raison des préoccupations concernant la stabilité politique et le risque d’expropriation. Les dépenses d’exploration auraient déjà diminué de 22% en 2024. La SOPAMIB, en tant qu’entité d’État relativement nouvelle, pourrait avoir du mal à maintenir l’efficacité opérationnelle et l’expertise technique nécessaires aux opérations minières aurifères à grande échelle, ce qui pourrait avoir un impact sur les niveaux de production. Des doutes subsistent quant à la capacité technique de l’État à maintenir les niveaux de production. Il existe un risque de mauvaise gestion et de corruption au sein des entreprises publiques, ce qui pourrait compromettre les avantages économiques escomptés de la nationalisation. Le Burkina Faso se classe au 83ème rang sur 180 dans l’indice de perception de la corruption de Transparency International.  
  • Impact sur les Communautés Locales et les Mineurs Artisanaux Le gouvernement a déclaré son intention de veiller à ce que les avantages de l’exploitation minière soient partagés plus équitablement avec les communautés locales. Le nouveau code minier prévoit la création de fonds de développement communautaire recevant 2% des revenus miniers bruts. Un contrôle étatique accru sur les zones minières pourrait entraîner le déplacement des mineurs artisanaux qui opèrent sur ou à proximité des sites miniers industriels, ce qui pourrait avoir un impact sur leurs moyens de subsistance. La fermeture des mines d’or artisanales a suscité des critiques et pourrait nuire à la légitimité de l’État. Le gouvernement s’efforce de formaliser le secteur minier artisanal, qui pourrait être davantage influencé par la politique de nationalisation. La Compagnie Nationale des Substances Précieuses collecte principalement l’or auprès de sources artisanales. Cependant, une nouvelle licence accordée à Nordgold pourrait avoir un impact sur les mineurs artisanaux locaux.  

Réactions et Préoccupations Internationales

Les investisseurs internationaux et les organisations minières ont exprimé des préoccupations concernant la politique de nationalisation, citant des impacts négatifs potentiels sur le climat d’investissement, l’état de droit et la sacralité des contrats. La chute du cours de l’action d’Endeavour Mining illustre ces préoccupations. Il existe une possibilité d’arbitrage international et de contestations judiciaires de la part des compagnies minières étrangères dont les actifs sont nationalisés sans compensation adéquate ou équitable. D’autres gouvernements et organismes internationaux surveillent de près la situation au Burkina Faso, avec des implications potentielles pour le commerce et les relations d’investissement internationaux. Les États-Unis seraient mécontents de l’accord aurifère du Burkina Faso avec la Russie. La Banque mondiale et le FMI ont appelé à la prudence concernant la nationalisation. Les liens plus étroits du Burkina Faso avec la Russie dans le secteur minier ont des implications géopolitiques, modifiant potentiellement l’équilibre des influences dans la région. Certains considèrent cela comme une avancée vers une plus grande autodétermination et un éloignement de la domination occidentale. Ce changement s’inscrit dans un contexte plus large de mouvements anticoloniaux dans la région du Sahel.  

Assurer la Durabilité à Long Terme dans un Secteur Nationalisé

  • Gouvernance et Transparence La durabilité à long terme dépendra de la capacité du gouvernement à assurer une gouvernance transparente et une gestion efficace des actifs miniers d’État, en minimisant le risque de corruption. Le respect des meilleures pratiques internationales et la mise en œuvre de cadres réglementaires solides seront essentiels pour maintenir la confiance des investisseurs (pour les acteurs restants) et garantir des opérations minières responsables.  
  • Expertise Technique et Investissement Le Burkina Faso devra combler les lacunes potentielles en matière d’expertise technique et d’efficacité opérationnelle au sein de la SOPAMIB, éventuellement par le biais de partenariats stratégiques avec des pays comme la Russie ou d’investissements dans la formation et la technologie. Des investissements continus dans les activités d’exploration et la modernisation des infrastructures minières seront essentiels pour maintenir la production d’or à long terme. Les dépenses d’exploration ont déjà diminué.  
  • Considérations Environnementales et Sociales Le gouvernement doit accorder la priorité à la réhabilitation environnementale des sites miniers et mettre en œuvre des réglementations plus strictes pour minimiser les impacts environnementaux des opérations minières, notamment la pollution de l’eau et la dégradation des terres. La gestion des impacts sociaux de l’exploitation minière sur les communautés locales, y compris les questions liées au déplacement, aux moyens de subsistance et au patrimoine culturel, sera vitale pour assurer la stabilité sociale et la viabilité à long terme du secteur minier.  

Conclusion : Naviguer sur la Voie du Nationalisme des Ressources dans le Secteur Aurifère du Burkina Faso

Le Burkina Faso s’engage dans une démarche stratégique de nationalisation de son secteur minier aurifère, motivée par un désir accru de souveraineté économique et la nécessité de répondre aux besoins nationaux de développement. Bien que cette politique présente un potentiel d’augmentation des revenus nationaux et de renforcement de l’autonomie économique, elle s’accompagne de risques non négligeables en termes de confiance des investisseurs et d’efficacité opérationnelle. Le gouvernement burkinabè devra accorder une attention particulière à la mise en place d’une gouvernance transparente et à la création de partenariats internationaux stratégiques pour pallier le manque d’expertise technique et d’investissement. Un cadre clair et cohérent pour l’engagement avec les acteurs nationaux et internationaux du secteur minier sera essentiel pour assurer le succès à long terme de cette initiative. Les actions du Burkina Faso s’inscrivent dans un contexte africain plus large de montée du nationalisme des ressources, dans un monde où les alliances géopolitiques évoluent rapidement.

Tableau 1 : Principales Mines d’Or du Burkina Faso et Leur Propriété (Avant et Après Nationalisation)

Nom de la MinePropriétaire(s) Précédent(s)Propriétaire(s) Actuel(s) (y compris participation de l’État)Capacité de Production (si disponible)
BoungouEndeavour MiningSOPAMIB (Société de Participation Minière du Burkina)Inconnu
WahgnionEndeavour MiningSOPAMIB (Société de Participation Minière du Burkina)Inconnu
EssakaneIAMGOLDIAMGOLD (90%), État Burkinabè (10%)380,000-410,000 onces (estimation 2024)
SanbradoWest African ResourcesWest African Resources (90%), État Burkinabè (10%)~200,000 onces par an
Bissa-BoulyNordgoldNordgold (90%), État Burkinabè (10%)>300,000 onces par an
BomboréOrezone GoldOrezone Gold~120,000 onces par an
YaramokoFortuna Silver MinesSociété locale privée~70,000 onces (estimation avant vente)

Tableau 2 : Dispositions Clés du Nouveau Code Minier du Burkina Faso (2024)

Description de la DispositionDétails de la Disposition
Participation de l’ÉtatAugmentation de la participation gratuite de l’État dans les nouveaux projets miniers de 10% à 15%.
Contenu LocalObligation pour toutes les opérations minières d’acheter au moins 30% de leurs fournitures localement.
RedevancesRévision des redevances minières en fonction du prix de l’or, allant de 3% à 7%.
Durée des PermisRéduction de la durée maximale des permis miniers initiaux de 20 ans à 10 ans et de la durée maximale des conventions minières initiales à 5 ans.
SOPAMIBÉtablissement de la Société de Participation Minière du Burkina pour gérer la participation de l’État et acquérir des mines.

Tableau 3 : Impact Financier et Productif de la Nationalisation de Boungou et Wahgnion

Nom de la MinePropriétaire PrécédentCoût d’Acquisition pour le Burkina FasoPrix de Vente Précédent à Lilium MiningCompensation à Endeavour Mining
BoungouEndeavour Mining~80 millions USD~300 millions USDInconnu
WahgnionEndeavour Mining~80 millions USD~300 millions USD60 millions USD + redevance 3%

  Sources used in the report

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